Pourquoi le 25 Novembre
La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, observée le 25 novembre de chaque année, a été officiellement désignée par les Nations Unies en 1999. Cette date a été choisie en mémoire du tragique assassinat des sœurs Mirabal, trois militantes politiques dominicaines, qui furent brutalement assassinées le 25 novembre 1960 sur ordre du dictateur dominicain Rafael Trujillo.
Les sœurs Mirabal, connues sous les noms de Patria, Minerva et María Teresa, étaient des figures emblématiques de la résistance courageuse et de l’opposition à la dictature de Trujillo. Leur assassinat a suscité une indignation internationale et a été un catalyseur pour le mouvement de résistance dans la République Dominicaine, contribuant finalement à la chute de Trujillo.
En commémorant cette date, les Nations Unies cherchent à sensibiliser le public au problème mondial de la violence contre les femmes et les filles. La journée est également un appel à l’action pour mettre fin à toutes les formes de violence basée sur le genre, y compris le harcèlement sexuel, la violence domestique, le viol, la traite des êtres humains, et d’autres violations des droits humains fondamentaux des femmes et des filles à travers le monde.
Avant d’être officiellement reconnue par les Nations Unies en 1999, la date du 25 novembre avait déjà été adoptée par les mouvements féministes en tant que journée de lutte contre toutes les formes de violence sexiste. L’origine de cette journée remonte à 1981, lors de la première rencontre féministe d’Amérique latine et des Caraïbes, tenue à Bogota, en Colombie. Lors de cette rencontre, les militantes ont choisi de commémorer le 25 novembre en hommage aux sœurs Mirabal et pour sensibiliser à la question de la violence contre les femmes.
Le choix de cette date symbolise donc un hommage aux sœurs Mirabal et représente un acte de solidarité internationale envers toutes les femmes victimes de violence. Cette journée est devenue un moment clé pour les mouvements féministes du monde entier pour promouvoir la sensibilisation, encourager l’action contre la violence sexiste, et plaider pour des politiques plus efficaces de protection des droits des femmes.
Féminicides en Suisse 2024
5 janvier 2024
Allaman, Vaud. Elle aurait eu 46 ans.
15 janvier 2024
Wädenswil, Zurich. Elle aurait eu 56 ans.
Fin janvier 2024
retrouvée morte dans le Rhin à Laufen-Uhwiesen, Zurich. Elle aurait eu 27 ans.
13 février 2024
Binningen, Bâle-Campagne. Elle aurait eu 38 ans.
16 mars 2024
Vevey, Vaud. Elle aurait eu 40 ans.
25 mars 2024
Frauenfeld Thurgovie. Elle aurait eu 74 ans.
21 mai 2024
Männedorf, Zurich. Son âge n’est pas connu.
4 juin 2024
Knonau, Zurich. Elle aurait eu 78 ans.
6 juillet 2024
Sursee, Lucerne. Son âge n’est pas connu.
28 juilet 2024
Vétroz, Valais. Elle aurait eu 55 ans.
8 août 2024
Bâle. Elle aurait eu 75 ans.
24 août 2024
Zurich. Elle aurait eu 38 ans.
6 septembre 2024
Effretikon, Zurich. Elle aurait eu 82 ans.
11 septembre 2024
Chiasso, Tessin. Elle aurait eu 40 ans.
6 octobre 2024
Bülach, Zurich. Elle aurait eu 29 ans.
23 octobre 2024
Ried-Brig, Valais. Elle aurait eu 61 ans.
25 octobre 2024
La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel. Elles auraient eu 42 et 17 ans.
Les chaussures rouges
Les chaussures rouges sont devenues un symbole international du féminicide et de la violence contre les femmes, grâce à une œuvre d’art intitulée « Zapatos Rojos » créée par l’artiste mexicaine Elina Chauvet en 2009. Cette installation artistique consistait en une série de paires de chaussures rouges disposées dans différentes villes, servant de rappel silencieux mais puissant des vies perdues à cause de la violence de genre.
Le rouge représente le sang et la souffrance des victimes. Les chaussures vides symbolisent l’absence des femmes qui ont été tuées ou disparues en raison de la violence domestique ou du féminicide. L’œuvre de Chauvet a été initialement inspirée par les nombreux cas de femmes assassinées à Ciudad Juárez, au Mexique, et est depuis devenue un symbole mondial utilisé dans diverses manifestations et campagnes pour attirer l’attention et exiger des actions contre la violence de genre.
Les chaussures rouges sont devenues un moyen de sensibiliser le public à ces tragédies, de garder vivante la mémoire des victimes et de pousser à des politiques et des lois plus efficaces pour prévenir et combattre la violence contre les femmes.
Les Violences sexistes et sexuelles en quelques chiffres
Dans le monde:
Plus de 5 femmes ou filles sont tuées toutes les heures par un membre de leur propre famille, environ 45 000 en 2021. On estime que 736 millions de femmes, soit près de 1 femme sur 3 a été victime de violence physique et/ou sexuelle au moins une fois dans sa vie.
Source : ONU-Femmes
En Suisse:
La violence masculine en Suisse continue de se manifester avec une régularité alarmante, faisant une victime féminine toutes les deux à trois semaines. Cette statistique n’a pas évolué depuis des années. Au cours des 25 dernières années, le nombre de féminicides est resté stable dans le pays. En moyenne, toutes les deux semaines, une femme est tuée par son mari, son partenaire, son ex, son frère ou son fils, ou par un inconnu. Selon le Bureau fédéral de l’égalité des sexes, chaque semaine, une femme survit de justesse à une tentative de féminicide.
Quelques chiffres en Suisse en 2022:
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- 18 féminicides, soit 72% des homicides
- 222 femmes victimes des contraintes sexuelles, soit 93% des contraintes sexuelles déclarées
- 30 femmes victimes de viol, soit 100% des viols rapportés
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Source : OFS de la Confédération
En France :
Seul 5% des personnes victimes de viol portent plainte et dans 80% des cas, elles sont classées sans suite. Ceci qui signifie que pour 100 cas seul 1 cas est réellement jugés.
Source : observatoire national des violences faites aux femmes
Ces chiffres ne sont pas connus pour la Suisse.
Pour celles et ceux qui recherchent des informations supplémentaires ou de l’aide, le site https://www.stopfemizid.ch propose une liste mise à jour de tous les cas et des liens utiles pour obtenir du soutien.
Ci-dessous nous offrons également un outil d’autoévaluation, le ‘Violentomètre’.
Le Violentomètre
Introduit en France en 2018, cet outil révolutionnaire évalue les comportements des partenaires sur une échelle allant du vert au rouge, afin de prévenir la minimisation de certaines formes de violence. Son inspiration provient du Violentómetro, créé en 2009 au Mexique par l’Unité Genre de l’Institut Polytechnique National, dans le but de mettre en lumière les différentes manifestations de violence souvent cachées dans la vie quotidienne, fréquemment méconnues ou confondues.
Cette initiative a été reprise par la Mairie de Paris, les Observatoires des violences faites aux femmes de Paris et de Seine-Saint-Denis, ainsi que par l’association En Avant Toute(s). Cet outil d’auto-évaluation permet d’analyser la toxicité d’une relation de manière objective. Le Violentomètre rappelle clairement ce qui constitue ou non de la violence à travers une palette de couleurs, illustrant 23 exemples de comportements courants que peut adopter un partenaire. Ce dispositif est conçu pour aider à identifier les signes d’une relation à risque, permettant ainsi une prise de conscience et une action préventive.